femme affectée par la crise sanitaire

Crise sanitaire : le bien-être de la femme affecté

7 janvier 2022 Par 0

La propagation de la pandémie de Covid-19 a causé des ravages dans toutes les sphères, qu’il s’agissent de l’économie, de la sécurité, de la protection ou encore de la santé. Chez la gent féminine, ces impacts sont encore plus lourdes, notamment sur son bien-être, du seul fait de leur genre. Risques de santé mentale, exposition à la précarité en raison d’une baisse de revenue, fatigue … Tour d’horizon sur les impacts de la crise sanitaire sur le bien-être de la femme.

Une exposition accrue des femmes

Plusieurs enquêtes menées ces deux dernières années ont alerté sur les conséquences très graves de la pandémie du covid-19 et du confinement sur la santé psychique de la population, plus particulièrement les femmes et les jeunes. Plusieurs faits ont été remarqués dont une augmentation des troubles de de concentration ou de sommeil, de l’anxiété, une nette surconsommation de médicaments anxiolytiques, etc.

On établit un lien entre cet impact psychologique accru sur les femmes et le déséquilibre des tâches domestiques en périodes de confinement. En effet, la plus grande charge repose sur elles. Cela est dû à l’inégalité entre sexes, une cause pour laquelle on milite chaque année lors de la célébration de la journée internationale de la femme, le 8 mars.
Les mères ne trouvent plus le temps de prendre soin d’elles car elles doivent s’occuper des enfants qui sont contraints de rester à la maison, s’assurer que la maison soit toujours propre et en même temps prendre soin de la famille. Tout cela augmente le stress et peut être la cause de l’insécurité socio-économique à laquelle les femmes sont confrontées, puisque certaines se voient obligées de travailler à temps partiel pour qu’elles aient le temps de prendre en charge les tâches ménagères journalières qui leur incombent. 

D’après une enquête OpinionWay publiée en
décembre 2020,

43 % des salariées françaises, contre 32 % des hommes, envisagent de travailler à temps partiel à l’avenir pour mieux assumer leurs responsabilités familiales.

Ainsi, les revenus des femmes salariées baissent par rapport à celui de leurs homologues masculins. Elle ressentent alors les effets économiques cumulés, avec moins d’argent de côté, qu’elles deviennent de plus en plus anxieuses face à cette réalité. 

L’impact sur les risques psychosociaux liés au
monde professionnelle de la femme et la vie étudiante

Des études ont montré que les familles professionnelles à prédominance du genre féminin se caractérisent par une surexposition aux risques psychosociaux. 58 % des femmes salariées étaient en détresse psychologique, lors du second confinement. Cela s’explique par le manque de temps pour l’accomplissement des tâches favorisant leur avancement de carrière en raison, en partie, de l’accroissement des tâches familiales.
Au niveau de la vie étudiante, on a constaté aussi que 36 % d’entre les étudiantes présentent les signes d’une détresse psychologique contre 25 % des étudiants, depuis la propagation de la pandémie.

Crise sanitaire : Développement des inégalités dans les couples

Le déséquilibre des charges domestiques durant la crise peut être la cause d’une discorde au sein d’un couple

D’après la dernière enquête menées par l’Insee en 2010, les femmes réalisent 72 % des tâches domestiques et y consacrent toujours, en moyenne journalière, 1h48 de plus que les hommes. Et durant les périodes de confinement, cette répartition des tâches domestiques et parentales a constitué un sujet de discorde au sein des couples.
Selon la sociologue Monique Haicault, cette “charge mentale démultipliée” se définit par le fait de devoir penser simultanément à des choses appartenant à deux mondes séparés physiquement. Cela vient s’ajouter à la “charge physiologique” relative à l’ensemble des événements physiologiques dans la vie de toute femme (règles, grossesse, mais également, le cas échéant, syndrome prémenstruels, dépression post-partum, etc.), d’après le docteur Martin Winckler. Cette charge physiologique est encore trop rarement mise en évidence car peu enseignée, ignorée et/ou taboue.

Le confinement a également exposé les femmes à un risque de tension et de “burn-out” domestique. Les familles monoparentales sont tout particulièrement exposées à ce risque d’épuisement, mais aussi au risque d’isolement.

Ainsi, en France comme dans le reste du
monde, le confinement a amplifié les inégalités existantes de répartition des tâches. Ce qui affecte considérablement le bien-être des femmes.

Prise en compte de la parité dans la gouvernance de la crise sanitaire

Une des mesures envisagées pour mettre en avance la situation des femmes face à cette crise sanitaire est la prise en compte de la parité dans sa gestion. Cela implique, selon l’ONU Femmes et la Banque Mondiale, de disposer des données genrées pour mieux intégrer les femmes, et les personnes concernées, dans le pilotage des politiques de la gouvernance de la crise, afin de considérer correctement les inégalités entres femmes et hommes.
Comme l’a souligné la Banque Mondiale, la réponse ne devrait pas être aveugle au genre parce que le virus ne l’est pas.

Un autre levier clef à ne pas négliger est l’éducation à l’égalité. Puisque la crise sanitaire a rendu plus complexe et plus délicat l’arbitrage entre les objectifs de politique publique et les priorités, il est indispensable d’appuyer sur les questions d’égalités entre sexes. Il ne s’agit pas seulement d’une question de respect des droits des femmes, mais c’est le gage d’une réponse plus pertinente en temps de crise.